Marin Driguez

« Le soin d’autrui est le reflet de celui qu’une société s’accorde à elle-même »

Dans cette série, COLLECT s’intéresse à la place occupée par les jeunes artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie, d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? Ce mois-ci, la parole est à Marin Driguez (1999).

TEXTE : Elien Haentjens  –  PORTRAIT : Guy Kokken

Déjà à dix-neuf ans, lors de ses études de photographie à l’École Supérieure des Arts de l’Image Le 75, l’apprenti-photographe Marin Driguez tentait de décrocher une commande dans l’univers hospitalier. Sept ans plus tard, et après des centaines d’heures passées dans divers services, il présente son projet : « Depuis l’âge de quatorze ans, j’illustre la lutte sociale dans ma ville d’origine, Nantes. Initialement, je souhaitais être photographe de guerre. Mais, le courage m’a manqué. J’ai pensé trouver à l’hôpital une dureté et des sensations identiques. Or, j’ai fait exactement le contraire : le soin constitue le fil conducteur. Beauté et souffrance coexistent. L’hôpital fait réfléchir aux grandes questions existentielles. (…) Ma série la plus appréciée contient des images d’un banc dans une salle d’attente. Chacune montre d’autres personnes qui viennent s’asseoir. Cette série illustre l’attente intrinsèquement liée à l’hôpital. Si je n’ai voulu au départ choisir qu’une seule image, cela rend cette série d’autant plus forte. Par son caractère universellement reconnaissable, elle est très populaire. »