Star française mondialement acclamée entre les décennies 1950 et 1970, avec ses performances picturales spectaculaires et ses toiles aux proportions monumentales, Georges Mathieu s’est imposé comme une figure majeure de l’abstraction lyrique. Pourtant, contre toute attente, son œuvre a traversé un long purgatoire avant de connaître, ces dernières années, une éclatante renaissance sur le marché de l’art.
Par son énergie picturale, Georges Mathieu (1921-2012) est un artiste hors norme. Si l’on devait définir sa singularité, on citerait la fulgurance de son geste, sa spontanéité radicale et un sens aigu de la mise en scène du processus créatif, réalisé en public, qui confinait au spectacle. Pionnier de l’abstraction lyrique, l’artiste rejeta très tôt les structures géométriques au profit d’une peinture purement gestuelle, exécutée avec une rapidité foudroyante et sans révision. Cette approche intuitive, préfigurant l’Action Painting, sera l’un des moteurs de la scène artistique d’après-guerre. Dès 1945, Georges Mathieu se distingue par une calligraphie picturale qui n’est pas sans rappeler les tracés de Gutai, mouvement japonais qu’il influencera profondément. L’artiste prône une peinture qui capte l’instant, rejetant toute préméditation excessive. Ses compositions, vives et intenses, prennent souvent des titres inspirés d’épisodes de l’Histoire de France.