Ethel Lilienfeld

Ethel Lilienfeld – Diktat 2.0

Au Botanique à Bruxelles, la jeune artiste française Ethel Lilienfeld poursuit la réflexion entamée, en ce même lieu au début de l’année, sur la virtualité grandissante de notre propre image. Cette fois, avec EMI, un film et une installation, elle explore aussi les frontières entre le réel et l’artificiel, le vivant et le mort. Et interroge notamment la capitalisation du corps en ligne, mettant ainsi en lumière les ambiguïtés de notre époque numérique.

TEXTE: Jean-Marc Bodson

En 2004, Patrick Le Lay, alors PDG du groupe français de télévision TF1, fit scandale lorsqu’il déclara lors d’une interview : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ». Deux décennies plus tard, les enfants de la génération Z regardent nettement moins la télévision que leurs ainés, mais infiniment plus leurs écrans.

Dans une société de surproduction, régie par ce que les sociologues nomment désormais une ‘‘économie de l’attention’’, la disponibilité de leurs cerveaux est devenue ‘‘la’’ ressource rare et précieuse. Une manne que se disputent, sur les réseaux sociaux, influenceurs et influenceuses en présentant leur style de vie comme enviable auprès de leurs abonné(e)s. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la publicité des années 2000 semble bien inoffensive à côté des stratégies d’influence développées actuellement. C’est en tout cas ce dont nous avertit la jeune artiste française Ethel Lilienfeld (1995), Bruxelloise d’adoption, dans différents projets qu’elle présente au Botanique, à Bruxelles, depuis le début de l’année.