Depuis plus de trois décennies, l’artiste français Jean-Michel Othoniel, l’un des plus en vue sur la scène internationale, se sert du verre soufflé comme d’une palette multicolore nourrissant une œuvre opulente et baroque. Pour lui, le verre est ludique, vivant, mais aussi érotique. Alors qu’il vient d’enchanter le Long Museum de Shanghai et qu’il investira cet été la Cité des Papes et un centre d’art sur la Côte d’Azur, nous l’avons interrogé sur son rapport à l’artisanat, à la beauté et au sacré.
On ne l’arrête plus : depuis sa première commande publique à Paris en 2000, Le Kiosque des Noctambules, le travail de Jean-Michel Othoniel (1964) a été présenté dans bien des musées et espaces publics, du château de Versailles au musée national du Qatar, en passant par le musée Dhondt Dhaenens, la Villa Empain et le musée du Louvre. Comme ses prédécesseurs de la Renaissance et du XVIIe siècle, dont il se revendique, l’artiste confie la réalisation de ses pièces à des artisans hautement qualifiés, notamment dans le domaine du verre. Ainsi, son talent a ceci de particulier qu’il fait son miel de celui des autres, qu’il se pense comme une collaboration entre art et artisanat.