Vie et mort, amour et souffrance, brutalité et tendresse, promesse et apocalypse, beauté et laideur, lourdeur et légèreté, drame et consolation, rapprochement et déchirement, dans son œuvre, Berlinde De Bruyckere accumule les paradoxes. Alors qu’elle prépare une grande exposition à Bozar, COLLECT s’est entretenu avec un couple de collectionneur, la directrice des expositions de l’institution, la commissaire de l’exposition, mais aussi avec l’artiste en personne. Pour ou contre Berlinde De Bruyckere ? « On ne peut pas aimer mon œuvre juste un peu. »
Deux corps partageant une tranche de vie
C’est en 2019 que l’artiste réalisait Deux Corps, œuvre qui représente deux troncs d’arbre dans un placard. Les troncs sont attachés par un morceau de corde, ensemble et solidairement du placard, ouvert à l’avant et fermé à l’arrière. L’intérieur est revêtu de papier peint. Les collectionneurs Philippe le Hodey et son épouse Béatrice de Liedekerke l’ont acquise à l’occasion de leur anniversaire de mariage. Philippe le Hodey : « L’œuvre était exposée en 2021, à la TEFAF de Maastricht. Comme nous n’avions pas beaucoup de temps, nous avons décidé de visiter le salon chacun de son côté et chacun à son rythme. J’emmagasine les images très vitre, Béatrice s’attarde davantage, absorbe l’art de manière plus méditative. Une seule œuvre nous a précisément marqués. Nous ne savions pas à l’époque qu’elle s’appelait Deux Corps. Elle semblait représenter un couple demeuré ensemble pour la vie et ayant fondé une famille. Le placard représente la maison dans laquelle il vit.