Art Brussels

Art Brussels – dans l’œil des commissaires indépendants

Véritable terrain d’exploration, Art Brussels s’impose comme un passage obligé dans le calendrier des professionnels de l’art. Une évidence pour les quatre commissaires indépendants interrogés : Maud Salembier, Els Wuyts, Sam Steverlynck et Matthieu Poirier nous livrent leur approche de ce sacro-saint rendez-vous.

TEXTE : Gwennaëlle Gribaumont

Premier constat unanime, visiter la foire reste essentiel, d’autant plus face à la montée en puissance des plateformes digitales. Docteur en histoire de l’art, Matthieu Poirier insiste, rien ne remplace le contact direct avec l’œuvre : « Même si Instagram est un outil précieux pour la prospection, afin de savoir de quoi nous parlons, il est fondamental de se confronter aux œuvres, d’en faire l’expérience physique et perceptive. Sans cette rencontre, on reste dans un fantasme dématérialisé. » Au-delà des œuvres, Art Brussels joue un rôle déterminant, en termes de réseau. Fidèle au rendez-vous, Sam Steverlynck l’observe comme « un espace de synergie, jetant de nombreuses passerelles entre les acteurs du monde de l’art. » Tous insistent sur l’importance de consolider les liens, notamment avec les galeristes, qui jouent le rôle d’interface entre les artistes et les commissaires, conservateurs ou collectionneurs. Comment ces professionnels préparent-ils et arpentent-ils la foire ? Tous misent sur l’intuition. Els Wuyts confie : « Je ne trace pas d’itinéraire à l’avance.