« Aucun peintre n’a appris à rendre avec une force aussi profonde que Fra Angelico l’état d’esprit qu’il pouvait concevoir – une tendresse pieuse passionnée », notait le romancier américain Henry James lors d’une visite à Florence, en 1873. Par ces mots, il s’inscrivait dans une longue tradition qualifiant le peintre d’artiste inspiré des dieux. Le biographe Vasari ne dit pas autre chose dans ses Vite. Fra Angelico ne s’emparait jamais d’un pinceau sans avoir prié au préalable, conformément au mode de pensée de l’ordre des dominicains auquel il appartenait.