Elle est indispensable à tout réel amateur de thé à qui elle correspond : en grès, en porcelaine ou en argent, délicatement ou symboliquement décorée, d’une ligne résolument sobre ou rivalisant d’humour. Multiforme depuis des siècles et de par les pays, la théière n’a pourtant pas toujours existé. Partons à sa recherche.
Qui aime le thé pense à la théière. Cependant, si la consommation de ce breuvage est attestée dans plusieurs régions de Chine depuis 2000 avant notre ère, aucune trace archéologique ne permet de lui associer d’emblée un objet spécifique. Force donc est de conclure que les premières feuilles de cette boisson furent préparées dans des verseuses à eau ou dans récipients destinés à accueillir d’autres boissons. Il est nécessaire de préciser qu’à l’origine, le thé semble avoir été prescrit comme remède diététique, voire médicinal, consommé sous forme de poudre. Les feuilles de thé étaient sans doute bouillies pour obtenir une boisson mousseuse, comme le matcha. C’est probablement en découvrant les vertus de son infusion, et en comprenant combien la température de l’eau et le temps de l’opération influaient sur le breuvage, ses arômes et sa qualité, que s’imposa petit à petit l’idée d’un contenant spécifique. Les premières théières, telles que nous les connaissons, furent utilisées sous la dynastie Ming (1368-1644) et se sont largement répandues par la suite, les amateurs de saveurs délicates et parfumées comprenant tout l’intérêt de leur usage.