« Je suis amoureuse de la Belgique », avoue Juliette Singer, directrice du palais des Beaux-Arts de Lille et du musée de l’Hospice Comtesse. C’est en 2002 qu’elle débutait une carrière fructueuse : « À l’époque, tous mes week-ends libres étaient consacrés à la visite de la Belgique et à l’exploration de ses musées », explique Juliette Singer. « J’ai parlé avec des gens qui ne se voyaient plus des deux côtés de la frontière. Chaque fois que je rencontrais des Belges, j’étais frappée par le fait qu’ils n’étaient plus allés à Lille depuis longtemps. Et à Lille, ils me disaient que cela faisait des années qu’ils n’étaient plus allés à Bruxelles ». Par cette exposition, Juliette Singer espère, selon ses propres termes, « renforcer l’alliance franco-belge. Nous sommes cousins, si ce n’est déjà frères ». La fraternisation est en tout cas le fil conducteur de cette exposition. Naguère, kermesses et fêtes flamandes rassemblaient des personnes de tous horizons en les unissant dans leur diversité : hommes et femmes, jeunes et vieux, notables et mendiants. Les festivités d’antan sont gravées dans l’imaginaire collectif des Belges. Le riche parcours réunit plus de cent pièces, peintures, gravures, dessins et objets, des instruments de musique aux céramiques, emportant le visiteur dans l’univers des divertissements populaires des XVIe et XVIIe siècles. Ces scènes où l’on mange et boit, souvent à l’excès, joue de la musique et danse, flirtant même avec les limites de la décence, ont été immortalisées par des maîtres flamands renommés, dans des tableaux à jamais gravés dans les mémoires, formant dans la peinture un genre à part entière.