Qu’ ont en commun un tour à Disneyland Paris, l’achat de tomates siciliennes en conserve et le travail de Salvador Dalí ? Tous trois renvoient à l’œuvre de l’artiste italien Giuseppe Arcimboldo, archiconnu grâce à ses portraits composés de fruits et légumes symbolisant les quatre saisons. Trois d’entre eux, conservés au Kunsthistorisches Museum de Vienne, sont, aux côtés d’œuvres de Bruegel et Bassano, au cœur d’une exposition sur ce thème.
Au XVIe siècle, avec le développement des nouvelles sciences comme la botanique et la zoologie, les artistes se tournent plus que jamais vers la nature et ses manifestations, notamment suite aux voyages exploratoires de l’Amérique, de l’Asie et de l’Afrique. Plantes et animaux exotiques rapportés en Europe font alors littéralement exploser l’intérêt pour l’étude de la nature. Les cours des empereurs Maximilien II et Rodolphe II, à Vienne et Prague, jouent dès le début un rôle crucial dans cette évolution. Flore et faune sont collectées et consignées avec une grande précision, surtout en dessin, mais aussi sous bien d’autres formes. Peux connus, les deux fruits de marbre grandeur nature, présents dans l’inventaire de 1596, en constituent des exemples remarquables : une boule de pierre avec une tige en bois en guise de pomme, et une pièce similaire en guise de poire. Impossible de dire si ces fruits ont fait partie d’une collection d’art ou servi d’objets factices se mêlant à de véritables fruits afin de tromper les invités d’un festin. Par leur mimétisme minutieux, ils témoignent de l’indéniable curiosité scientifique de leur époque.