Hendrik van balen

Hendrick van Balen, dans le pays serein de la grâce

Il est l’auteur d’une œuvre prolifique, disséminée dans de nombreux musées. Il dirigea un important atelier et eut pour élèves Antoine van Dijck et Frans Snyders. Hendrick van Balen est cependant tombé dans la pénombre, causée peut-être par la gloire de prestigieux peintres comme Rubens et Jan Breughel l’Ancien, avec lesquels il eut pourtant le bonheur de collaborer.

TEXTE : Anne Hustache

L’histoire de l’œuvre qui nous occupe est issue du Livre de Daniel, inclus dans la Bible : Suzanne, belle et vertueuse épouse d’un riche Hébreu, est au bain. Deux juges âgés surgissent et lui font des avances, qu’elle refuse. Les deux libidineux l’accusent alors d’adultère et la condamnent à mort. Heureusement, le prophète Daniel arrive à temps pour la sauver en prouvant son innocence. Comme il autorise la représentation d’un nu dans un contexte religieux, le thème a inspiré de nombreux artistes, du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle, comme Ludovico Carracci et Rubens, qui insufflèrent beaucoup de fougue à la scène. Une des représentations parmi les plus prégnantes est sans doute celle d’Artemisia Gentileschi, qui a peint sur le visage de Suzanne tout le désespoir et le dégoût que lui inspirent les juges.