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The Phoebus Foundation: un insatiable appétit pour l’art

En à peine 10 ans, la fondation anversoise créée par Fernand Huts et Katoen Natie a su se créer une place à part sur différentes niches du marché de l’art.

TEXTE: Gilles Bechet

Le 18 avril 2023, chez Koller à Zurich, les restes fossilisés d’un tyrannosaure, baptisé Trinity, étaient mis en vente. Les ossements de la bête, recomposée à partir de trois spécimens différents, qui atteignent 4 mètres de hauteur pour 11,6 mètres de longueur, étaient adjugés pour 5,6 millions d’euros à la Phoebus Foundation, une entité basée à Anvers. Dans les années qui précédaient, cette même fondation s’était fait remarquer sur le marché par des achats assez éclectiques, qui concernaient aussi bien l’art des Pays-Bas méridionaux que l’art sud-américain, moderne ou contemporain. Quelques années plus tôt, la fondation avait acquis une grande partie de la collection d’art expressionniste flamand de Herman De Bol, ou encore des sculptures contemporaines de l’ancienne collection de Brussels Airport. La Phoebus Foundation a été constituée en 2011 pour rassembler et prendre soin des collections privées de Fernand Huts et de celles de l’entreprise Katoen Natie. Une manière de les pérenniser, d’assurer leur préservation et leur restauration si nécessaire. Peintures, objets et sculptures de différentes mouvements et origines, du XIVe siècle à nos jours, cartographie, merveilles de la nature, mode et dentelles, textiles anciens ou encore le Roman de Renart, la diversité des collections est très large et se reflète dans les achats. Ceux-ci sont désormais décidés par la commission d’achat de la fondation. « Lorsqu’une pièce est proposée en salle de vente, nous l’évaluons et tentons de recueillir différents avis autorisés. Moi, par exemple, je suis spécialiste des maîtres anciens et, pour chaque objet, nous savons qui contacter. Je ne décide jamais seule, précise Katharina Van Cauteren, historienne de l’art et Chief of Staff de la Phoebus Foundation. Nous synthétisons ces avis dans un dossier, présenté en commission. Et nous décidons ensuite de son acquisition, ce qui peut aller très vite.»

FLEXIBILITE ET ACCESSIBILITE 

Si la fondation ne tient pas à dévoiler le budget qu’elle consacre à ses achats, Katharina Van Cauteren reconnaît qu’il peut être très flexible : « Une année n’est pas l’autre, car on ne sait jamais ce qui va se présenter sur le marché.