Robert Goossens

Casser la richesse par la beauté

Galerie parisienne dédiée aux arts décoratifs du XXe siècle et contemporain, habituée de la BRAFA, la Maison Rapin consacre une rétrospective inédite à l’artiste-orfèvre, designer et maître d’art Robert Goossens. Présentant plus d’une vingtaine de pièces iconiques, elle s’accompagne d’une imposante monographie. L’occasion de se pencher sur le travail de cette exceptionnelle figure de l’artisanat français de l’après-guerre.

TEXTE : Christophe Dosogne

Hommage à l’œuvre magistrale de cet artiste emblématique, qui émerge durant la seconde moitié du XXème siècle et qui reste encore aujourd’hui d’une modernité intemporelle, l’exposition proposée par Philippe Rapin, seul ayant droit et expert de l’œuvre de Robert Goossens (1927-2016), dont il fut l’ami proche durant une quinzaine d’années, couvre essentiellement les décennies 1970 à 1990. Cette époque vit le maître orfèvre achever une exceptionnelle collaboration avec la couturière Gabrielle Chanel et en entamer une autre, non moins intense et fructueuse, avec Yves Saint Laurent et sa proche collaboratrice, Loulou de la Falaise. Aujourd’hui, cet héritage artistique, développé pour les grandes maisons françaises de haute couture, se perpétue notamment par le biais de Goossens Paris, acquise en 2005 par la Maison Chanel et que dirige le fils de son fondateur, Patrick Goossens. Artisan par la technicité, le savoir-faire et la précision du geste, mais artiste par la créativité, l’inventivité et l’innovation, Robert Goossens était un personnage au caractère bien trempé, minutieux et précis, partisan du pouce levé en guise d’appareil de mesure pour apprécier la justesse d’une perspective.