A Paris, le MAD marque la célébration du centenaire de l’Art déco par un hommage à Jacques-Emile Ruhlmann, exceptionnel ‘‘décorateur-ensemblier’’ et véritable triomphateur de l’Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925. L’occasion de se pencher sur la carrière et la cote de cet héritier et rénovateur de la grande tradition d’ébénisterie française.
Bien qu’autodidacte, n’ayant jamais été formé à cet art, Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933), parfois prénommé Émile-Jacques, s’est inscrit, par l’élégance distinguée de son mobilier, dans une connaissance manifeste des styles du passé. Sans jamais toutefois verser dans le pastiche, il en a assumé les réminiscences et fait ouvertement référence à certaines figures éminentes de l’histoire des arts décoratifs, comme Georges Jacob (1739-1814), auquel il a emprunté certains poncifs, notamment les pieds arrière en sabre. La finesse et la richesse des matériaux, réalisés avec virtuosité par les ateliers de sa firme, en ont fait l’un des plus inventifs et sophistiqués représentants du mouvement Art déco, d’aucuns allant même jusqu’à le surnommer ‘‘le Riesener de l’Art déco’’.