Rachel Daniels

« La lenteur est une vertu à chérir »

Dans cette série, COLLECT s’intéresse à la place occupée par les jeunes artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie, d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? Ce mois-ci, place à Rachel Daniëls (1998).

TEXTE : Elien Haentjens

Après avoir terminé ses études de sculpture et d’installation à l’école des arts PXL-MAD à Hasselt en 2022, Rachel Daniëls a pu directement entamer une résidence à la Kunstenwerkplaats Vonk. Elle a ensuite déménagé à Bruxelles : « Je veux me lancer des défis. J’ai hâte de découvrir la scène artistique bruxelloise et de faire de nouvelles rencontres. En organisant moi-même des concerts et expositions dans la cave de notre maison à Schaarbeek, je désire y contribuer activement. Dans mon nouvel atelier, je souhaite approfondir les diverses qualités contradictoires du verre et explorer aussi la photographie comme support. »

Après avoir étudié la photographie et le cinéma, la jeune artiste s’est tournée vers un langage formel plus tridimensionnel. Elle a ainsi créé, entre autres, une série de sculptures à partir de barrières Nadar, souvent porteuses de symboles politiques, et les a élaborées à l’aide de la technique du vitrail : « En fonction du contexte, ces barrières prennent une autre signification. On les trouve sur les chantiers de construction ou autour des sites de festival et aussi des camps de réfugiés. Je les associe à notre société capitaliste. Le vitrail a, en revanche, une connotation plus traditionnelle : beaucoup l’associent immédiatement aux vitraux de nos églises et cathédrales. Il symbolise une époque où religion et métier manuel étaient prépondérants, tandis que notre société est plutôt régie par l’industrialisation et le capitalisme.