Manga

Le manga : un marché en devenir

En Belgique et en France, le manga est aujourd’hui le moteur incontesté des ventes de bande dessinée. Du côté des collectionneurs, cet art graphique demeure encore un marché de niche, car il est compliqué, en raison notamment de la rareté des originaux.

TEXTE : Gilles Bechet

Plébiscité par les jeunes générations, le manga fait encore l’objet de beaucoup d’incompréhension et de préjugés de la part des autres amateurs de bande dessinée. Il est souvent perçu comme un art hermétique, au langage très codifié, reposant sur les gros plans exprimant les émotions, des onomatopées en abondance et des décors minimalistes. Pourtant, qui prend la peine de l’explorer se rend vite compte que l’univers du manga est très divers et regorge de trésors graphiques n’ayant rien à envier à leurs pairs européens ou américains. Au Japon, où le manga se consomme en quantités industrielles depuis les années 1950, cela a aussi pris du temps pour qu’il soit considéré, non seulement comme un marqueur culturel, mais pour sa valeur artistique, qui en a fait un objet de collection et non plus un produit jetable. La Galerie Sultans of Manga à Anvers, fondée par Ben Vandewaele est, depuis 2020, une des rares enseignes consacrées uniquement au manga. Si sur un de ses flyers se propulse une illustration d’Astroboy, ce n’est certainement pas un hasard.