En 1948, une invention américaine devait changer pour toujours la photographie. Soudain, une pression suffisait pour prendre, développer et imprimer une image, sortie toute prête de l’appareil. Une aubaine pour certains artistes, qui se sont très vite lancés dans toutes sortes d’expériences. Le Museum für Fotografie de Berlin présente l’art du Polaroïd aujourd’hui.
Pour les photographes impatients, l’appareil photographique instantané était un don du ciel. Helmut Newton était de ceux-là, qui voulait savoir à quoi ressembleraient, dès la prise de vue, la lumière et la composition de ses images de mode, plutôt qu’au moment de leur développement. Si pour Helmut Newton, le Polaroïd était comme un essai, l’esquisse d’une idée, pour beaucoup d’autres artistes, c’était déjà une œuvre en soi. Le papier sur lequel l’image apparaît alors que vous la regardez, la chimie devenue tangible et les couleurs imprévisibles, souvent imparfaites, tout cela s’est révélé d’un charme fou. À l’origine, le Polaroid était destiné aux instantanés familiaux et à la photographie amateur, mais Edwin Land (1909-1991), créateur de l’entreprise et inventeur de l’appareil Polaroid, ne demandait pas mieux que les artistes s’en emparent et l’expérimentent.