En plus de deux cents œuvres, une exposition au Rijksmuseum d’Amsterdam met en lumière l’histoire riche et variée de la photographie aux Etats-Unis et montre à quel point ce support s’est ancré dans la société américaine et a influencé le monde. Entretien avec l’organisatrice de l’exposition, Mattie Boom.
« Dans les années 1980, le directeur du Cabinet Royal des Estampes, J.W. Niemeijer, estimait que la photographie présentait des similitudes avec la gravure et le dessin », explique Mattie Boom, conservatrice du département Photographie du Rijksmuseum. « La photographie se traduit de la même façon sur le papier, dans des albums et livres. Ce qui a offert une nouvelle voie au musée : la collection de photographies du XIXe siècle contient celles du photographe Willem Diepraam et de l’amateur de photos et juriste Bert Hartkamp, acquises en 1984. Ces éminents collectionneurs s’y étaient intéressés à une époque où la photographie n’avait pas encore le vent en poupe.
A partir de 1993, un petit budget fut dégagé pour acquérir des photographies en plus de la collection existante. » La collection de photographies américaines s’est rapidement étoffée, en 2005, avec la nouvelle orientation prise par le musée lors de sa rénovation et l’accent mis sur le XXe siècle. Mattie Boom : « A l’époque, comme l’exprimait le directeur Ronald de Leeuw, le sentiment de beauté et la notion de temps primaient. Il importait de remonter dans le temps par le biais d’une configuration mixte. Et, au XXe siècle, il s’agissait donc aussi de la photographie américaine. Si nous n’avions pas encore beaucoup d’œuvres, grâce au sponsoring de Baker & McKenzie, nous avons pu acquérir des photographies encore méconnues. »