turner constable

Turner & Constable : un duel dans le creuset du romantisme

La gentille rivalité qui opposa les peintres William Turner et John Constable s’inscrit comme l’un des grands chapitres de l’histoire de l’art britannique. Deux hommes, deux visions du monde, deux tempéraments artistiques confrontés au sein du romantisme anglais : Turner, l’alchimiste des cieux et des lueurs, contre Constable, le poète de la terre et des nuages.

TEXTE : Christophe Dosogne

Blottie dans la première moitié du XIXe siècle, leur joute ne se lit pas seulement comme un épisode biographique. Elle révèle de profondes tensions esthétiques, souvent motivées par le contexte du romantisme : époque mouvante, éprise de grandeur et d’émotions, où l’on cherche à sublimer l’ordinaire et à transcrire sur la toile le souffle même de la nature. C’est dans ce contexte, où s’opposent les concepts séminaux de Lux (du latin signifiant ‘‘lumière’’) et de Nox (nom latin de la déesse grecque de la nuit, Nyx), qu’au printemps 1832, la Royal Academy of Arts de Londres devient le théâtre d’un affrontement mémorable.