Longtemps considéré comme un décorateur inqualifiable, Jean Royère n’en demeure pas moins l’un des dignes héritiers de l’Art déco. S’il voue une admiration sans bornes à Ruhlmann, il n’adhère pourtant pas à la sévérité de son style et dévoile, dans ses créations, un univers libre et coloré, en parfaite rupture avec les créateurs des années 1950 comme Charlotte Perriand ou Jean Prouvé. Ce faisant, Royère exploite une voie audacieuse, pleine d’harmonie, de formes et de couleurs, s’opposant à la normalisation du mobilier d’après-guerre. Cette manière, sans pareille, lui confère une place à part chez les créateurs de la seconde moitié du XXème siècle.