BRAFA in the galleries
Envie de parler d’art ? De partager votre passion pour la collection ? De découvrir, ressentir et apprécier de beaux objets ? De vous faire conseiller par un expert, un marchand qui connaît parfaitement son métier ? La BRAFA a fait, cette année, le choix d’une présentation en direct qui puisse aussi transcender la simple expérience en ligne.
Pour sa 66e édition, ses différents participants internationaux ne se retrouveront donc pas sur le site de Tour & Taxis, mais bien directement dans leurs galeries pour l’événement «BRAFA in the Galleries». Ainsi, pas moins de 126 marchands belges et étrangers vous ouvrent leurs portes et partagent leur passion du beau, du rare, du précieux et de l’histoire, dans une ambiance conviviale mais respectueuse des règles sanitaires en vigueur dans leurs régions respectives. Unis par l’espoir de jours meilleurs, ils vous proposent de venir découvrir leurs toutes nouvelles acquisitions. Voici une sélection de quelques uns des chefs d’oeuvre qui attendent votre visite !
BRAFA in the galleries
www.brafa.art
27-01 jusq. 31-01
“Cette combinaison unique d’art, de science et de technologie confère une poésie à cette œuvre, ce qui rend Panamarenko unique ».
« Cette œuvre de Panamarenko n’a pas été vue sur le marché depuis longtemps et est épuisée depuis 2003. Pepto Bismo est l’une des créations les plus mythiques et les plus emblématiques de Panamarenko. Toutes les facettes du monde imaginaire de l’artiste s’y retrouvent », explique Samuel Vanhoegaerden. “Ses machines volantes consistent en une parodie de la modernité et du progrès permanent », soulignait Jan Hoet en 2008. L’une de ces sculptures est exposée en permanence sur la place Saint-Jean à Anvers, non loin du quartier populaire où l’artiste vécut et travailla de nombreuses années durant. Sa particularité ? Il s’agit d’une des seules œuvres à pouvoir être exposées à l’intérieur comme à l’extérieur et, malgré son aspect muséologique, elle appartient également à l’espace restreint d’une collection privée. Outre Panamarenko, des oeuvres de James Ensor, Pierre Alechinsky, Christian Dotremont, Tom Wesselmann et Keith Haring sont également présentées à Knokke.
Samuel Vanhoegaerden Gallery, Knokke, www.svhgallery.be
« Ce travail en céramique est désormais très connu et recherché. »
« A un âge très avancé, Pablo Picasso (1881-1973) réussissait encore à générer un nouveau langage formel. Cette chouette en est la preuve », déclare Lennart Booij. « Conçue par le maître et fabriquée dans l’atelier Madoura de Vallauris en 1969, cette pièce porte le numéro 62 sur 250 exemplaires. Il s’agit d’une simple forme de céramique tournée, découpée ensuite, puis peinte et émaillée en douceur. Typique du travail de Picasso, il s’agit d’une pièce de forme monumentale qui n’a rien perdu de son expression au fil des ans. Ce travail de céramique est désormais très connu et recherché. Les collectionneurs d’art moderne se rendent compte que les œuvres en céramique de Picasso ne doivent pas manquer dans leur collection, mais les musées témoignent également d’un grand intérêt pour sa production céramique. »
Lennart Booij, Amsterdam, www.booij-arts.com
« C’est une oeuvre que l’on a très rarement la chance de rencontrer »
« Cette figure féminine Mende, du Sierra Leone est une oeuvre que l’on a très rarement la chance de rencontrer, et qu’elle, dans son corpus très restreint, certainement une des plus belles. » Serge Schoffel a découvert cette œuvre chez une famille en Allemagne. « Le père de la famille Hansens importait des denrées « exotiques » du Sierra Leone dans les années 1950. C’est à ce moment-là que cette œuvre fut achetée sur place et rapportée en Europe. La plupart du temps, en Afrique subsaharienne, les sociétés dites secrètes sont les sociétés masculines qui manipulent les objets d’art tels que les masques et les statuettes. Le cas des Mende du Sierra Leone est une exception car ce sont exclusivement les femmes qui contrôlent et utilisent les sculptures et les masques. Cette oeuvre d’exception aurait tout à fait sa place dans un grand musée dédié aux arts premiers. »
Serge Schoffel, Bruxelles, www.sergeschoffel.com
« Sam Francis avait probablement eu pour intention de garder cette œuvre pour sa collection personnelle »
« Cette magnifique gouache Untitled SF 60-1135 fait partie de sa célèbre série Blue Balls de Sam Francis, » Maureen Diziain nous raconte. « Cette oeuvre témoigne de l’aspect bénéfique et plus qu’important de l’art dans la vie de l’artiste. Durant cette période la création agit sur lui comme un remède primordial, une sorte de purgatoire et d’exorcisme à la fois. Malgré la situation une palette de bleus vifs accompagnée de touches vertes et rouges viennent apporter égaiement et dynamisme à cette oeuvre symbolique. « Untitled SF 60-1135 » est marquée de la mention « PM » au dos, ayant pour signification « Private Museum ». Sam Francis avait probablement eu pour intention de garder cette oeuvre, qui tenait particulièrement à coeurs à l’artiste, pour sa collection personnelle. Cette composition se trouve être à la fois une pièce muséale mais détient tout autant sa place au sein d’une collection privée. »
Bailly Gallery, Genève, www.baillygallery.com
« Les vases de la série ‘Yokohama’ sont chacun unique »
Né dans une famille de verriers, Aldo Nason est formé par son père Emilio (1891-1959), co-fondateur de la verrerie ‘Arte VEtraria Muranese’. Devenu à son tour ‘maestro’, Aldo collabore étroitement avec Giulio Radi (1895-1952) chez A.VE.M. Ce dernier va développer une technique de ‘coloration’ qui combine plusieurs couches différentes de verre et de feuilles de métal, le tout superposé, formant des réactions polychromes aux nuances subtiles. Nason va réinterpréter ce principe dans ses créations personnelles en additionnant des segments circulaires de ‘murrine’ de ‘zanfirico’ qui découvrent ainsi le jeu des matières sur des formes asymétriques et amorphes. Les vases (chacun unique) de cette série iconique conservent une forte attraction par leur grande modernité. Déjà présent dans des collections muséales, la série des ‘Yokohama’ séduisent un public large. Par sa matière et sa complexité technique elle ravira l’amateur de créations verrières ainsi que le collectionneur d’art moderne ou contemporain par sa dimension sculpturale et graphique.
Marc Heiremans, Anvers, www.marcheiremans.com
« Ces fleurs, très en relief sur la toile, sont réalisées en des épaisseurs de peinture d’une incroyable densité. »
La Galerie Hurtebize (Cannes) propose en son espace une mise en scène spéciale, qui reprend l’accrochage idéal projeté pour son stand à la BRAFA. Y sont notamment visibles des œuvres inédites de Sam Francis, Chu Teh Chun, Georges Mathieu, Hans Hartung, André Marfaing, Jean Miotte ou encore Bernard Buffet. De ce dernier, est à retenir une œuvre très contrastée, huile sur toile intitulée Les Ombelles Jaunes (1966). Le style de ce bouquet se situe à la frontière entre le ‘‘misérabilisme’’ des débuts de Bernard Buffet (1928-1999) et ses évolutions stylistiques (plus de couleurs et de matière) au tournant des années 1960. Sur un fond blanchâtre et triste, sans ombre et bidimensionnel, issu de son travail des années 1940-1950 tout à fait antinaturaliste, se détache une table triangulaire mettant au défi toute idée de perspective, sur laquelle est posé un vase d’où émergent des tiges noires et rigides striant la composition qui se terminent par des ombelles d’un jaune éclatant. Ces fleurs, très en relief sur la toile, sont réalisées en des épaisseurs de peinture d’une incroyable densité. Le vide spatial met en avant ces pétales hautement chargés en matière, issus des nouvelles trouvailles picturales de l’artiste au tournant des années 1960. Ce bouquet typique s’adresse plutôt aux amateurs du travail de l’artiste.
Galerie Hurtebize, Cannes, www.galerie-hurtebize.com
« Le Petit Prince est devenu l’ouvrage le plus traduit après la Bible. »
Pour sa participation à cette édition hors du commun de la BRAFA, son président Harold t’Kint a déniché une aquarelle exceptionnelle prévue pour illustrer un monument de la littérature française, Le Petite Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Véritable phénomène d’édition, cet ouvrage est né de l’imaginaire de l’auteur alors que ce dernier vivait à New-York. Publié en anglais et en français dès 1943, puis chez Gallimard en France en 1946, l’auteur n’aurait pu imaginer le succès planétaire de ce merveilleux conte poétique, devenu l’ouvrage littéraire le plus traduit après la Bible. Au début de la Seconde Guerre mondiale, en 1942-1943, Saint-Exupéry résidait à New-York et y avait une relation avec Silvia Hamilton, muse et inspiratrice, auprès de laquelle il rédigea le texte et peignit les illustrations de ce qui allait devenir Le Petit Prince. En avril 1943, avant de rejoindre son escadrille comme pilote, il confia à Silvia Hamilton le manuscrit original ainsi que la plupart (si pas tous) des dessins et illustrations préparatoires. En 1968, elle décida de vendre le manuscrit et l’ensemble des illustrations à la Morgan Library Museum de New-York. Auparavant, au début des années 1960, elle avait offert à une de ses amies, grande admiratrice de Saint-Exupéry, Sherlee Lantz, trois aquarelles originales, dont celle proposée par Harold t’Kint. Celle-ci devrait intéresser un bibliophile passionné ou une grande institution.
Harold t’Kint, Bruxelles, www.haroldtkint.com
« Cette initiative, intitulée Paris / New York / Ghent, consiste à recréer un univers, tel un appartement, dans une atmosphère associant différents styles et différentes époques. »
La Galerie Mathivet à Paris présente une dizaine de tableaux aborigènes dont les visiteurs de la BRAFA sont particulièrement friands. Au travers les toiles d’artistes majeurs de la première génération, comme George Ward ou George Hairbrush, il s’agit de faire découvrir cet univers pictural si particulier et fascinant. La Galerie proposera aussi du mobilier du XXe siècle, dont elle est spécialiste. Elle présentera, en particulier, le travail d’André Arbus (1903-1969), notamment une commode entièrement recouverte de parchemin, avec boutons de tirage en ivoire, sur base laquée, réalisée vers 1935, meuble emblématique de l’œuvre de l’artiste qui présenta ce modèle pour la première fois au Salon des Artistes Décorateurs, puis lors de la prestigieuse Exposition Internationale des Arts et Techniques de 1937, révélant le passage de l’Art déco au style 40 dont cette commode constitue un des plus beaux exemples. Très raffinée, elle peut être destinée à un collectionneur en quête d’un meuble précieux, mais également à un musée puisque la même fait partie des collections du musée des Années Trente à Boulogne-Billancourt.
Mathivet Galerie, Paris (du 23-01 au 13-02), www.galeriemathivet.com
“J’aimerais beaucoup voir ces œuvres accrochées côte à côte ou l’une en face de l’autre, dans une salle à manger avec une table richement garnie de viande, de poisson, de légumes et de fruits, d’argenterie et de beaux verres en cristal, pour que le festin ne puisse être interrompu !”
Chez le Gantois Jan Muller , Frans Snijders retrouve son élève Jan Fyt. Deux œuvres, chacune au moins aussi importante, représentent plus ou moins le même sujet. Le marchand a immédiatement saisi la rareté de ce duo, considérant qu’il était dès lors indispensable de les présenter ensemble. « Les deux artistes représentent le homard sur une assiette chinoise en porcelaine Wan Li. Tous deux lui confèrent une tournure différente, mais dans les deux œuvres, le homard est ce qui attire d’abord le regard, en raison de sa couleur rouge vif. Evidemment, Snijders fait ici état de sa virtuosité en peignant la corbeille de fruits la plus baroque et la plus somptueuse qu’on puisse imaginer. De son côté, Fyt, que nous connaissons surtout pour ses natures mortes cynégétiques, ne résiste pas à l’envie d’exposer son talent en représentant une magnifique dépouille de lièvre ». Selon Jan Muller, Snijders devrait être présent dans tous les musées du monde. « L’année dernière, j’ai découvert à l’Ermitage une corbeille de fruits quasiment identique, mais sans le homard. J’aurais alors pu y acheter mes Snijders, avec Klaas Muller, mon cousin et collègue. Mon nez s’est retroussé de fierté ».
Jan Muller Antiques, Gand, www.janmullerantiques.com
Piero Fornasetti et Gio Ponti, Trumeau Panoplie, éd. 15 ex., Fornasetti, Milan, ca. 1955, bois, feuille d’or, décor imprimé, laiton, verre, 218,5 x 80 x 40,5 cm. Courtesy Rabertaebasta Galleries. Prix : entre 90.000 et 100.000 €[/caption]
« Il s’agit d’une des créations les plus rares de Gio Ponti et Piero Fornasetti. »
Spécialisée depuis 1967 dans les arts décoratifs et le design du XXe siècle, la galerie milanaise de Roberta Tagliavini, dirigée par ses fils M. Mattia et M. Martinelli depuis 1994, est présente régulièrement à la BRAFA, avec notamment des œuvres de Giuseppe Terragni, Osvaldo Borsani, Carlo Bugatti, Eugenio Quarti, Emilio Lancia, Paolo Buffa, Piero Fornasetti et Gio Ponti. De ces derniers, elle présente à l’occasion de cette édition 2021 un fantastique et très rare trumeau de 1955. Il s’agit d’une de leurs pièces les plus rares, conservée dans un très bon état, en provenance d’une collection privée italienne. Piero Fornasetti étant l’un des designers et décorateurs italiens les plus talentueux du XXe siècle, cette pièce est une œuvre d’art en soi, mais parfaitement adaptée à un usage pratique, s’adressant donc à un large éventail de collectionneurs, de designers ou d’autres marchands susceptibles d’être très intéressés par cet achat.
ROBERTAEBASTA, Milan, www.robertaebasta.com
« Nous pensons que cette édition s’adressera essentiellement à une clientèle belge au vu des mesures sanitaires restreignant fortement la venue des clients étrangers. »
À l’occasion de sa première participation à la BRAFA, et afin de s’en montrer digne, la Galerie ARTIMO présente plusieurs œuvres majeures jamais exposées à ce jour, notamment un bronze du célèbre artiste belge Julien Dillens (1849-1904) qui fut l’un des plus grands sculpteurs belges de la fin du XIXe siècle. Diplômé en peinture de l’Académie de Bruxelles et en modelage dans l’atelier d’Eugène Simonis, il rencontre ensuite les sculpteurs français Carrier-Belleuse et Rodin, dont il fait la connaissance sur des chantiers commandités par la ville de Bruxelles. Honoré de nombreux prix, Julien Dillens devient célèbre pour son « réalisme total » qui remporte un vif succès. Son talent parvient ainsi à fédérer de nombreux artistes, réunis en un groupe intitulé L’Essor (1877), avec lequel il exposera ses œuvres les plus importantes. Intitulée Allegretto, la sculpture proposée possède sa colonne d’origine. Elle fut réalisée dans une fonte à la cire perdue de très haute qualité. Il s’agit en outre d’une pièce historique, accompagnée d’un document officiel de 1888, rédigé par l’Administration Provinciale du Brabant qui en fit don comme “Souvenir de Sympathie et d’Estime” au greffier provincial L. Barbiaux. Il s’agit d’une œuvre d’intérêt historique dont la finesse et la qualité d’exécution pourraient intéresser tant un musée qu’un collectionneur privé.
Artimo, Bruxelles, www.artimobrussels.com
« Compte tenu de ses formes sculpturales et de sa belle patine, la Namoradeira constitue un objet d’art en soi qui mérite une belle place dans le canon de l’art du XXe siècle. »
Morentz Galerie garantit une qualité optimale en matière de conception de collections particulières. Avec cette pièce absolument emblématique de l’œuvre de José Zanine Caldas (1919-2001), le ton est donné. « Caldas, modéliste pour Oscar Niemeyer et Lucio Costa, entre autres, fondait en 1948 le célèbre Moveis Artisticos Z, avec lequel fabriqua des meubles en contreplaqué largement amovibles. Lorsque, dans les années 1970, il fut confronté aux effets de la déforestation dans sa région natale, il commença, en guise de protestation, à fabriquer des meubles brutalistes et très expressifs au départ de morceaux de bois abandonnés. Il intitula cette série Moveis Denuncia, ce qui signifie ‘‘meubles de protestation’’. Ce siège de conversation Namoradeira en est un parfait exemple. »
Morentz Gallery, Waalwijk, www.morentz.com
“Sa provenance unique, cette édition limitée mais surtout la signature de Bugatti, trop tôt disparu, rendent cette sculpture exceptionnelle.”
Seuls six exemplaires de cette belle biche signée Rembrandt Bugatti (1884-1916) furent fondus par Hébrard, comme le mentionne son catalogue raisonné. L’artiste italien, frère passionné du constructeur automobile, mort prématurément de chagrin, appartient aux côtés de Pompon et Sandoz aux plus célèbres sculpteurs animaliers du début du XXe siècle. La grande qualité des œuvres de l’artiste séduisit les collectionneurs haut de gamme, dont les Rothschild, dynastie de riches banquiers et collectionneurs d’art qui possédèrent cette sculpture. “Cette biche est exemplaire pour les amateurs de Bugatti, mais aussi l’art animalier du début du XXe siècle, ma spécialité.” Xavier Eeckhout se montre très enthousiaste à propos de cette singulière sculpture. « En plus de sculptures, j’exposerai dans ma galerie parisienne de Saint-Germain-des-Prés un ensemble inédit de dessins et de peintures provenant de l’atelier du sculpteur Mateo Hernandez (1885-1949).
Xavier Eeckhout, Paris, www.xaviereeckhout.com
“Cette sculpture de Saint Clair Cemin constitue une sorte de symbole de l’année à laquelle le secteur de l’art a dû faire face.”
Découvrir une œuvre singulièe dans un nouveau lieu, en compagnie d’une ancienne connaissance ? Baronian Xippas inaugure son nouvel espace de Knokke sur une exposition collective de sa sélection d’artistes de renom. Ce nouvel épisode illustre la dynamique de cette galerie qui affronte avec enthousiasme l’année 2021. Au menu, notamment, une œuvre dont l’histoire est symbolique. Deux fois l’an dernier, en avril et en octobre, les portes se refermaient sur Femme Escalier. La troisième fois, sera sans doute la bonne ! Il s’agit d’admirer l’ode aux femmes de Saint Clair Cemin. Inspiré de la mythologie grecque, l’artiste brésilien, qui a déjà exposé au Whitney Museum, au Stedelijk, à la DOCUMENTA IX et à la Biennale de São Paulo, rend hommage aux femmes qui ont marqué sa vie. Dans sa sculpture en acier inoxydable poli, la frontière entre figuration et abstraction s’inscrit dans une image fière et brillante.
Baronian Xippas, Bruxelles, www.baronianxippas.com
« En ces temps de quarantaine et de sombres nouvelles, il n’y a guère mieux que de s’entourer de belles peintures qui élèvent l’esprit et donnent du plaisir. »
En la Stern Pissarro Gallery, l’œuvre de Marc Chagall (1887-1985) est souvent sous les feux de la rampe. Ils ont récemment découvert, dans une collection privée américaine, ce Bouquet d’Orphée et Vence (1969) qui résume tout ce qui rend cet artiste populaire si particulier. Charlotte Tchaïkovski : « Le bleu profond, les fleurs, les figures poétiques sont pleins des couleurs et des émotions qui définissent complètement son travail. Même son portrait, en haut, fait partie du tableau. » Bien que la galerie compte plusieurs œuvres de Chagall dans son stock, à l’occasion de la BRAFA, il a été décidé d’organiser une exposition des œuvres de l’artiste expressionniste abstrait Paul Jenkins. Une nouvelle connaissance pour le visiteur ou une découverte ?
Stern Pissarro Gallery, Londres, www.pissarro.art
“Ce tableau constitue un témoignage important de la période post-Nabi de Pierre Bonnard et est essentiel pour comprendre l’évolution de son œuvre.”
Qui connaît l’œuvre de Pierre Bonnard sait que son épouse Marthe en fut une figure marquante. L’influence de Degas est visible dans ce tableau, qui date d’avant le changement de sa palette de couleurs, vers 1909-1910. Ce nu de 1907 est tout à fait caractéristique de l’inspiration de Bonnard dans la période « post-Nabie », vers 1905. Comme Degas, Bonnard recherchait l’intimité. Ce qui se manifeste dans des couleurs sourdes, dans l’emplacement de la pièce et dans le geste de la femme.” Bonnard fut toujours très attentionné envers Marthe, avec laquelle il se rendait souvent dans des stations thermales où il gardait la chambre avec elle et menait une vie sociale limitée.” Cette œuvre fit partie de plusieurs expositions muséales, en Australie, en Italie et plus récemment au musée du Cannet, dédié à l’artiste. Mais, elle est totalement inédite sur le marché : « Cette œuvre a vraiment sa place dans une collection publique, mais nous savons aussi que ce type de peinture est particulièrement recherché par les collectionneurs d’art moderne. 1907 est une année importante, portée par un grand élan artistique, et Pierre Bonnard demeure une grande figure de l’histoire de la modernité.”
Alexis Pentcheff Gallery, Marseille, www.galeriepentcheff.fr
“Nous récréons dans la galerie le stand que nous avons imaginé pour la BRAFA, en montrant des pièces au moins aussi belles que cet « Objet d’Exception » de la Biennale de Paris 2018.”
Un rare cabinet indo-portugais à deux portes provenant de Goa, datant du XVIIe siècle, somptueusement incrusté d’ébène et d’ivoire, est la vedette chez Antiguidades Sao Roque. Jorge M. Ferreira : “Les portes sont ornées sur l’extérieur d’aigles bicéphales couronnés, symbole héraldique des Habsbourg, l’intérieur d’un lion rampant. Les pattes forment des vautours sculptés. L’aigle bicéphale, le lion et le vautour sont tous des symboles autochtones de protection. Qu’ils apparaissent sur ce meuble important n’est pas une coïncidence, car il était destiné à contenir les biens les plus précieux d’une riche famille, civile ou religieuse. Tous les côtés du cabinet, ainsi que les portes, sont ornés d’une frise végétale et de têtes de chat, clairement inspirées des gravures européennes en arabesques de la fin de la Renaissance.” Bien que les armoires sur piédestal soient relativement courantes, cet exemplaire à deux portes est unique. Il appartenait à une famille espagnole et fut probablement créé, lorsque le Portugal était sous domination des Habsbourg d’Espagne (1580-1640), pour un membre de la famille régnante ou une famille aristocratique espagnole, peut-être même pour un riche dignitaire religieux Augustin.
São Roque Antiguidades e Galeria de Arte, Lisbonne, www.antiguidadessaoroque.com
« Nous souhaitons offrir au public la possibilité de découvrir des œuvres de grande qualité dans une très large gamme de prix ».
L’artiste espagnol José María Sicilia (1954) doit sa renommée à la série La Luz que se apaga (La lumière qui s’éteint). « Le fait que cette série fut peinte sur de la cire d’abeille la rend historique. C’est l’une des plus importantes dans la production de l’artiste », explique Olivier Meessen. « L’artiste ayant lui-même détruit quantité d’œuvres de cette période, les rares qui encore sur le marché ont d’autant plus de valeur. Il s’agit d’un artiste extrêmement exigeant quant à la qualité de son travail, n’hésitant pas à brûler des œuvres afin que seul le meilleur reste. Cette œuvre, d’une collection privée, est donc en excellent état ». Chez Meessen De Clercq, ce travail est présenté parmi des œuvres inédites d’artistes de la galerie, regroupées dans des thématiques comme l’observation, l’attraction, la physique, l’astronomie et la visibilité contre l’invisibilité. Le nom de cette exposition ? Mare Tranquillitatis, d’après le vaste océan lunaire qu’on aperçoit sur la partie visible de la lune.
Meesssen De Clercq, Bruxelles, www.meessendeclercq.be
“Dit is een stuk dat in veel verzamelingen voor een interessante dialectiek zou kunnen zorgen.”
Calvin Marcus (1988) est une nouvelle étoile au firmament de l’art américain. On trouve ses œuvres dans les collections du MoMA et du Whitney, mais aussi à la Fondation Louis Vuitton et au musée Boijmans Van Beuningen. Cette année, CLEARING présente à Bruxelles ses œuvres fantomatiques et rêveuses. Stéphanie-Victoire Haine a craqué pour Fish Lamp. « Cette œuvre comprend des éléments japonisants, et rappelle une canne à pêche. Elle fait simultanément référence à la tradition du bricolage en Californie, et aux céramiques si importantes dans cette partie de l’Amérique. Elle très représentative de l’univers de l’artiste. La nature, la pêche, mais aussi le bestiaire reviennent sans cesse dans son travail. »
C L E A R I N G, Bruxelles, www.c-l-e-a-r-i-n-g.com
« Ce qui rend les antiquités si captivantes, c’est la puissance du passé, le poids de l’histoire qui transparaît à travers l’œuvre. »
C’est dans un bel et spacieux appartement haussmannien que la Galerie Hioco présente ses spécialités : sculptures bouddhistes, hindoues et jaïns d’Inde, Thaïlande et Asie du Sud-Est. Ses œuvres de l’ancien royaume du Gandhara, dans l’actuel Afghanistan oriental et au nord-ouest du Pakistan, datent du VIe siècle avant J.-C. jusqu’au XIe siècle de notre ère. Elles sont uniques. La galeriste Anne-Laure Bodin souhaite mettre en valeur un de ces chefs-d’œuvre « gréco-bouddhiste », un Bouddha debout du IIIe siècle : « Il suffit de regarder la délicatesse des traits du visage, la souplesse des plis du vêtement et l’expression incroyablement sereine. C’est l’un des témoins de l’extraordinaire fusion des influences méditerranéennes et indiennes au service du bouddhisme. La provenance de ce Bouddha est également remarquable : il faisait partie de la collection du célèbre couple de collectionneurs Vérité. Ils l’avaient acquis chez Sotheby’s à Londres, en 1956. »
Galerie Hioco, Paris, www.galeriehioco.com
Les antependias bien conservés arrivent rarement sur le marché de l’art.
En cette fin janvier, la Manufacture royale de tapisserie De Wit s’installe dans le refuge de l’Abbaye de Tongres (1484), sis à l’ombre de la cathédrale Saint-Rombaux de Malines. Dans ce bâtiment de la fin du Moyen Âge, elle expose vingt tapisseries anciennes, dont un singulier antependium ou nappe d’autel. Ce type de tapisserie joua un rôle important dans le decorum ecclésiastique de par son caractère mobile. On l’exposait lors de certaines dates du calendrier liturgique. An Volckaert explique : « Les antependias bien conservés arrivent rarement sur le marché. Le fait que ce spécimen bénéficie d’une palette de couleurs bien conservée et d’une composition équilibrée le rend d’autant plus unique. Il représente une Vierge à l’Enfant sur un siège Renaissance. De son côté, Sainte Catherine assistée par un donateur dominicain reçoit de la main du Christ l’anneau qui l’unit mystiquement avec lui. L’utilisation de fil d’or dans cette tapisserie témoigne d’une qualité élevée. Il s’agit donc sans aucun doute d’une pièce de musée, mais des collectionneurs souhaiteront sans doute aussi l’ajouter à leur collection.”
De Wit, Royal Manufacturers of Tapestry, Malines, www.dewit.be
« Les œuvres de ce maître, de qualité muséale, sont difficiles à trouver, cette version ayant toujours été en mains privées. »
Connaissez-vous les ‘‘Teniers’’ ? C’est sous ce nom que les petites scènes paysannes de David Teniers se firent connaître. Evert-Anthony Douwes de la Galerie Douwes Fine Art, en possède un typique, « une belle peinture avec une incroyable profondeur de couleur et une lumière très subtile », précise-t-il. « Une jeune femme et son compagnon devisent. Elle fume une pipe en terre typique de Gouda. Un petit chien blanc fidèle est assis à ses côtés. Une dame âgée les observe d’une fenêtre située au-dessus. Au-dessus de sa tête, on découvre un hibou, ancien symbole de sagesse. S’agit-il de la mère de la jeune fille, qui la surveille discrètement ? La présence du chien indique une forme de loyauté. Le jeune homme teste-t-il la jeune femme ? Et le chien pourrait-il indiquer qu’elle est chaste et ne cédera pas à ses avances ? A droite, au fond, un groupe de joyeux paysans, devant une cheminée, spéculent peut-être sur le devenir de ce couple. »
Douwes Fine Art, Amsterdam, www.douwesfineart.com
« Dubuffet a influencé beaucoup d’artistes contemporains comme Basquiat, Keith Haring, et plus largement le street art. »
A l’occasion de la BRAFA in the galleries, la Galerie de la Béraudière présente en son espace bruxellois un ensemble d’œuvres modernes et surréalistes, correspondant à son identité première, aux côtés d’œuvres contemporaines plus colorées, afin de marquer un départ plus lumineux pour 2021. Parmi les œuvres d’importance, retenons cette création sur papier de Jean Dubuffet, Barbe des bourreaux de Paris (1959). Artiste à la jonction entre l’art moderne et l’art contemporain, Dubuffet a influencé beaucoup d’artistes contemporains comme Basquiat, Keith Haring, et plus largement le street art. Son œuvre se divise en séries, correspondant chacune à une période bien précise de création. Celle qui nous occupe est l’une des premières de la série des Barbes dans laquelle l’artiste revient à la figuration après s’être concentré pendant plusieurs années sur des œuvres quasi abstraites. Moins nombreuses que celles d’autres séries, ces œuvres qui s’inspirent des bustes classiques grecs et romains ou encore des gardes des palais assyriens, dont les figures sont denses et figées, sont considérées comme rares. Elles s’adressent à des collectionneurs pointus qui connaissent leur importance au sein de l’œuvre de Dubuffet
Galerie de la Béraudière, Bruxelles, www.delaberaudiere.com