parasol

Ombrelles et parapluies

L’ombrelle qui protège du soleil est l’ancêtre du parapluie, dont elle assura d’ailleurs aussi la fonction. Ceci explique d’ailleurs que les deux soient fabriqués de la même manière : un manche (mât) au sommet duquel est fixée une armature sur laquelle une toile est tendue. Les tiges articulées de cette armature se replient grâce à un anneau coulissant sur le manche… Or, avant de devenir l’incontournable accessoire d’aujourd’hui, l’ombrelle et/ou le parapluie furent des objets non seulement luxueux mais aussi des repères sociaux, et même des objets cultuels.

TEKST: Anne Hustache

De l’Egypte à la Mésopotamie, l’ombrelle apparaît dans les civilisations les plus anciennes. Mais, si elle fut probablement faite d’abord de feuilles d’arbres, elle a d’emblée acquis un rôle symbolique : celui de signaler le pouvoir de la personne qu’elle protège du soleil. Elle est alors réservée à l’élite et aux dieux. L’ombrelle pliable serait née en Chine au XIIe siècle avant notre ère et est alors fabriquée à l’aide de matériaux et selon une technique que divers ateliers se plaisent encore de nos jours à perpétuer : un manche et une armature de bambou sur laquelle est fixé du papier huilé. A l’origine, ce fut certainement de la soie mais le papier huilé rendait l’objet imperméable, et a d’emblée conféré à l’ombrelle, protectrice du soleil, la double fonction de parapluie. De la Chine, l’ombrelle s’est répandue dans toute l’Asie où elle endosse aussi le rôle de symbole de puissance et prospérité, comme en témoignent les stupas de Thaïlande et de Birmanie. L’antiquité grecque connaissait aussi l’ombrelle qui semblait réservée aux femmes, mais à Rome on l’utilisait sur le forum tandis que de grands parasols permettaient d’assister aux jeux dans l’arène, lorsque le velum était défectueux. Le Moyen Âge a préféré la pelisse et le capuchon et ne semble pas avoir utilisé d’ombrelle. Celle-ci, de soie ou de taffetas s’insinue peu à peu en Europe à partir du XVIIIe siècle tandis que le parapluie, sa version imperméable – toile cirée au lieu de soie – se répand au point de devenir incontournable au XIXe siècle.