Louise Delanghe

Dans cette série, COLLECT s’intéresse à la place occupée par les jeunes artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie, d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? Ce mois-ci, voici Louise Delanghe (1994).

TEKST: Elien Haentjens

Louise Delanghe a récemment conquis une place dans le monde de l’art belge avec ses séries colorées de personnages, majoritairement féminins, et d’animaux. Chacune d’elles est inspirée d’un artiste du passé, dont elle déconstruit et interprète l’œuvre à sa façon : « Pour ma première série de figures féminines, je me suis inspirée des paysannes de Kasimir Malevitch. Ensuite, j’ai redécouvert l’œuvre de William Bouguereau. Ce peintre français du XIXe siècle a réalisé quelque quatre-vingts portraits en pied de femmes. J’admire la perfection technique avec laquelle il a peint des détails tels que les mains et les pieds, ainsi que son style académique réaliste. Ses portraits dégagent tendresse et romantisme, tout en flirtant avec les limites du kitsch. Ses paysannes idéalisées ressemblent aux personnages d’une comédie romantique ». Bienque William Bouguereau fut toujours invité aux salons et fut incontestablement une vedette à son époque, son œuvre est malgré tout tombée dans l’oubli après sa mort : « La concurrence des époustouflants impressionnistes était trop forte. Je suis fascinée par le fait que son travail ait été ensuite revalorisé et que ses créations aient ainsi survécu à leur créateur. C’est là que réside la force de l’art : l’œuvre continue à vivre, même lorsque l’artiste a disparu depuis longtemps. La vision du monde et de l’histoire ainsi révélées aux générations futures rend tout cela passionnant ».