Aujourd’hui, ils sont façonnés en toutes les matières et décorés de toutes les manières. Peut-être que, depuis la nuit des temps, l’homme a glané les œufs pour les gober, l’aliment lui conférant d’emblée plein de nutriments. Le coquetier relève, lui, d’une approche différente : il s’agit en effet de déguster un œuf cuit à la coque. Il relève donc d’une certaine gastronomie, dépendante certainement du temps que l’on prend à déguster son œuf après l’avoir décapité…
Gober un œuf, qu’il soit de caille, de canard ou de poule semble avoir été une manière de se nourrir des plus répandues à toutes les époques et dans toutes les sociétés. Mais déguster un œuf mi-cuit, dur ou mollet, relève d’une entreprise plus raffinée : il ne faut pas que la coque se casse et se mélange au blanc, ni au jaune dont chacun apprécie personnellement la texture plus ou moins fluide. Le mieux est de maintenir l’œuf debout, de le décapiter sur le haut afin d’y plonger ses ‘‘mouillettes’’ beurrées. C’est pour satisfaire à ce processus que le coquetier a été inventé. Quels en sont les plus anciens ? On a trouvé des céramiques de petite taille adoptant ce profil de petite coupe ventrue montée sur pieds dans les champs autour du palais de Cnossos… En tous les cas, ils sont connus à Rome et au Moyen Âge, mais ils se multiplient surtout à partir du XVIIIe siècle, intégrant les grands services ménagers.