brussels jewellery week

Des œuvres portables

Qui recherche des parures chargées de narratif, trouvera certainement son bonheur dans l’univers des bijoux d’artiste. Ces petites œuvres à porter se distinguent par leurs matériaux, techniques et concepts expérimentaux. Les plus grands créateurs internationaux se réunissent dans la capitale belge,  à l’occasion de la deuxième édition de la Brussels Jewellery Week.

TEXTE: Elien Haentjens

Pas moins de 800 dossiers ont été présentés pour participer à l’exposition principale de la Brussels Jewellery Week. Si le monde des bijoux d’artiste demeure une niche, il revêt cependant un caractère très international. Un jury a sélectionné 90 objets parmi ceux proposés, réunis sous la thématique Particle(s). Ce festival rend hommage au pouvoir des petits éléments. « Littéralement cela se traduit par une exploration de la matière, au sens figuré cela renvoie aux thèmes du lien, de l’intimité et du débat social, explique Dieter Van Den Storm, directeur artistique de MAD Bruxelles, lieu d’accueil du festival. Outre de très nombreux colliers et broches, des bijoux issus d’une pollinisation croisée avec d’autres disciplines se distinguent, donnant parfois lieu à des objets teintés de surréalisme. La Suissesse Mathilde Fenoll, par exemple, crée des bijoux pour les pieds, en référence aux racines de l’arbre. De son côté, Lodie Kardouss a réalisé une bague sculpturale de deux mètres de haut, tandis que le diadème composé de bagues vintage imaginé par la Bruxelloise Charlotte Van de Velde comme la bague déconstruite de Chloé Ucedo sont plus faciles à porter. La particularité de cette exposition est que tout est à vendre. Les prix varient entre 150 et 5.000 euros ». Une exposition de travaux d’étudiants et un parcours urbain, incluant ateliers et galeries, sont également organisés en marge de l’exposition principale. Cela commence à De Markten, qui accueille des galeries extérieures à Bruxelles, comme la Galerie Beyond d’Anvers. Mais des lieux bruxellois tels que Hectare Gallery et MoreUpstairs Gallery sont également accessibles. Dans cette dernière, son fondateur Patrick Sigal présente non seulement le travail des créateurs qu’il représente, mais aussi des pièces des lauréats de l’exposition principale. Expert pour les maisons de vente Pierre Bergé et Antenor, il possède 40 ans d’expérience et connaît toutes les arcanes du secteur : « Ce qui ne cesse de me fasciner, ce sont les histoires qu’un créateur raconte dans ses œuvres. Comme d’autres artistes, ils souhaitent transmettre une émotion, transcendant le savoir-faire purement technique de l’artisanat. C’est donc dans ce volet conceptuel que réside la véritable valeur de l’œuvre, non pas tant dans les matériaux utilisés. La création d’Azin Soltani constitue un bon exemple de ce type de déclaration poétique. Sur sa face avant, le bijou illustre une façade iranienne richement ornée, tandis que sa face arrière est faite de simples briques. Cet objet soulève directement quantité de questions : S’agit-il d’enfermement ? D’une envie d’échapper au régime ? De la superficialité de la beauté ? »