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Après le Covid…

L’épisode du confinement lié à la pandémie a poussé les maisons de vente à réinventer le mode opératoire des enchères et à adapter leurs liens avec les acheteurs. Si le tout numérique n’a eu qu’un temps, il a eu un impact majeur sur la marché de l’art et sur tous ses acteurs.

TEXTE: Gilles Bechet

L’épisode du confinement lié à la pandémie a poussé les maisons de vente à réinventer le mode opératoire des enchères et à adapter leurs liens avec les acheteurs. Si le tout numérique n’a eu qu’un temps, il a eu un impact majeur sur la marché de l’art et sur tous ses acteurs.

C’était il y a quatre ans. Cela semble déjà une éternité. Début 2020, le monde était balayé par la pandémie du Covid-19 et contraint au confinement. Dans l’incapacité d’organiser des enchères en salle, les maisons de vente se tournaient alors vers des ventes exclusivement en ligne. Dès le milieu des années 1990, le marché de l’art avait entamé sa transition vers le digital et beaucoup de maisons de ventes avaient adopté un système hybride qui leur a permis de passer au full digital sans trop de problèmes. Dans le dernier rapport d’Artprice, Thierry Erhmann, CEO d’Artmarket.com notait que cette migration vers le digital a été spectaculaire : « On a constaté un accroissement de 2700 % des annonces d’enchères sur Internet, et dans le même temps une augmentation de 810 % des ventes en live stream, entre 2019 et 2022. On n’attendait pas de tels chiffres avant 2025-2027 » Après l’euphorie, il y a eu l’inévitable descente. Comme le note le dernier rapport Art Basel UBS, après le peak de 2020, la proportion de ventes live-only était en 2022 de 16 % du marché total, soit une diminution de 4 % par rapport à 2021 et de 9 % par rapport à 2020. Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, on peut dire qu’il y a eu un marché de l’art avant et un après le Covid. Contraints de faire les premier pas, les acheteurs en ont très vite fait une habitude qui chez certains s’est muée en addiction.

REVOLUTION

De nouveaux acheteurs ont été séduits, notamment parmi les digital natives. « On a eu des progressions de 200 % par an sur les ventes online. Dès 2023, on a eu neuf fois plus de comptes comparé à 2019. Aujourd’hui, on a 1,5 million de comptes sur Drouot.com. Ce n’est plus une petite évolution, c’est une révolution », précise Alexandre Giquello, commissaire-priseur habilité et président de Drouot.com.