Devil Bleeds to Death est l’une des dix-sept figurines en céramique émaillée, inspirées des flatbacks originaux du Staffordshire et créées à la main par l’artiste musicien, compositeur, poète et dramaturge Nick Cave. Ses figurines en céramique composent la série The Devil – A Life (2020-2022) que Xavier Hufkens expose à Bruxelles.
Nick Cave (1957) s’est toujours intéressé à l’art. En 1976, il étudie la peinture au Caulfield Institute de la Technology Monash University, à Melbourne. Il abandonne ensuite ses études pour se consacrer à la musique, ce qui lui vaudra une renommée internationale. The Devil – A Life est sa première œuvre en tant qu’artiste visuel. C’est entre 2020 et 2022 que, avec l’aide du sculpteur britannique Corin Johnson, il a créé les dix-sept figurines qui la composent dans un atelier du sud de Londres. Cette série relate la vie du diable, du berceau à la tombe. Ce dernier naît, hérite du monde, grandit et tombe amoureux. Il combat un lion avec courage et guerroie, avant de tuer son premier fils. Son aspect physique se métamorphose peu à peu, il lui pousse des cornes et des sabots fendus. Plus il est banni, plus il se retire dans une version de son être antérieur. Sa vie prend fin dans des conditions pitoyables. La dernière œuvre de la série représente un enfant pardonnant au diable. Il s’agit bien entendu de notre histoire à tous, d’une interprétation de la condition humaine sous la forme d’un conte illustré. Le diable n’est en définitive qu’un être humain, qui n’échappe à aucun attribut humain : luxure et amour, courage et vanité, sacrifice et péché, désillusion, remords et regret. Chez Nick Cave, il n’apparaît pas sous la forme d’un antéchrist physique, mais sous celle d’un personnage allégorique qui traite des vicissitudes de la vie. L’artiste y voit un être brisé qui, en dépit des aspects sombres et irrationnels de son psychisme, aspire à s’améliorer. Ce manichéisme réside au cœur de chaque être humain.
CONFRONTANT
The Devil – A Life s’articule comme une parabole décrivant le chemin de vie de l’humanité. De l’innocence au mal, une façon de se confronter à notre propre mortalité et de demander sans cesse pardon.