Une exposition, présentée à la Bourse de Commerce de Paris, remet en lumière ce mouvement qui ne fait plus la une des salles de vente mais dont les œuvres et l’approche ont influencé un certain nombre d’artistes contemporains.
Une exposition, présentée à la Bourse de Commerce de Paris, remet en lumière ce mouvement qui ne fait plus la une des salles de vente mais dont les œuvres et l’approche ont influencé un certain nombre d’artistes contemporains.
Bien des mouvements artistiques apparaissent en réaction ou en opposition à d’autres, voire en fonction du contexte culturel et économique. Ainsi, après les années sombres du fascisme et de la guerre, l’Italie des années 1960 s’engageait sur la voie de la reconstruction et de la ré- industrialisation. La dolce vita était à portée de Vespa et, ce qu’on a présenté comme le miracle italien, appelait à une convergence de l’art, de l’industrie et de la science, pour transformer la société. De l’autre côté de l’Atlantique, les artistes du Pop art affichaient sans complexe, dans des couleurs éclatantes mais avec une certaine ironie reproductive, les beautés du quotidien consumériste et de la société du spectacle. En rupture avec cet avenir trop beau pour être vrai, des artistes, principalement issus de la cité industrielle de Turin, furent réunis dans des expositions avec des œuvres privilégiant une expression directe à l’aide de matériaux humbles, banals ou naturels, souvent de récupération. Le terme d’Arte Povera est ainsi apparu en septembre 1967, sous la plume du critique d’art Germano Celant, dans le premier catalogue de l’exposition Arte Povera Im spazio, en la Galleria La Bertesca de Gênes. Chaque artiste présent avait produit son travail de manière autonome, sans manifeste commun. C’est en les regroupant dans cette exposition que le commissaire créa le mouvement. Sans dénominateur commun en matière de style ou de médium, l’Arte Povera se caractérise plutôt par une attitude et un comportement qui met en avant le processus créatif au détriment de l’objet fini, qui envisage l’espace d’exposition comme une partie prenante de l’installation et qui, par la juxtaposition, la mise en scène de matériaux dit ‘‘pauvres’’ et l’absence de discours théorique, en appelle à une immersion poétique qui transcende le réel.